g) Berthe Dostie

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Dans le secteur Rock Forest, la ville de Sherbrooke a nommé une rue du nom de Berthe-Dostie pour rendre hommage à une femme d’exception qui malgré les malheurs qui l’ont frappés a su mener à bien sa famille en plus de se dévouer à de nombreuses causes dans son milieu.

Voici son histoire!

Berthe Dostie, vit le jour le 27 mai 1915 à St-Hubert Audet. Fille aînée de Rose-Alma Roy et de Gédéon Dostie, une famille de 14 enfants formant un noyau tricoté serré, ficelé d’amour et guidé par de grandes valeurs religieuses.

Le 15 juillet 1936, elle unit sa destinée à Valère Mercier et s’établit à Frontenac près de Lac-Mégantic. De cette union naissent 9 enfants, 6 filles et trois garçons. La première décennie de cette union a été marquée par une première épreuve alors que, dans les bras de Berthe Dostie, Jeanne-Mance, fille aînée de la famille, a été ramenée à Dieu à l’âge de 6 ans.

Le 11 septembre 1951, elle vit alors le pire drame de sa vie. Un stupide accident de chasse la prive de son partenaire de vie, la laissant avec 8 enfants âgés de 9 mois à 14 ans et une ferme à gérer. Malgré une peine indescriptible, à 36 ans, elle s’est admirablement bien ressaisie. Sa famille n’était pas à partager, car son amour pour son défunt mari était toujours vivant. Le défi était de taille : garder unis ses enfants, les nourrir et les éduquer adéquatement, leur inculquer ses valeurs personnelles basées sur l’amour, la détermination, le respect et la charité chrétienne. Berthe Dostie fait alors confiance en son Dieu et s’accroche à la prière. Elle apprit très vite à gérer la ferme familiale et ainsi initier et responsabiliser ses enfants dès leur tout jeune âge. La communauté rurale sensible à son épreuve l’a heureusement supporté dans l’atteinte de ses objectifs.

Après de longues et difficiles journées à travailler aux champs, elle occupe ses soirées à faire de la récupération de vieux vêtements. À cette époque-là, ce n’était pas pour sauver la planète, mais tout simplement par souci d’économie afin de vêtir sa marmaille. En plus, elle réussissait à trouver du temps pour s’impliquer dans sa communauté, tantôt à la présidence de l’Union Catholique des femmes rurales, tantôt pour venir en aide à d’autres familles dans le besoin. Berthe Dostie disait toujours : « C’est parce que j’ai beaucoup reçu que je dois donner à mon tour ».

En 1962, Sherbrooke accueille Berthe Dostie, elle s’installe dans le quartier universitaire, afin de donner toutes les chances aux enfants d’étudier dans leurs domaines respectifs. Ses revenus proviennent uniquement des étudiants qu’elle garde en pension et des travaux de couture.

La force de Berthe Dostie était nourrie par sa grande spiritualité qu’elle puisait dans la parole de Dieu. En 1975, elle est à l’origine du mouvement LA VIE MONTANTE dans le diocèse de Sherbrooke avec madame Iréna Pelletier et le chanoine Léon Drapeau. Ce mouvement a pour mission de partager la parole de Dieu à l’intention des aînés dans un climat d’amitié et d’apostolat. Pendant une cinquantaine d’années, elle fut également membre du Tiers-Ordre Franciscain. Ce mouvement est composé de personnes du monde qui s’obligent, comme des religieux, à servir Dieu et l’Église d’une manière plus parfaite et adaptée à leur condition.

En 2007, à la fin de sa vie, lorsqu’elle a reçu les derniers sacrements, le prêtre lui a demandé de quoi elle était le plus fière. Sa réponse fut : d’avoir gardé sa famille unie, de voir la réussite de tous ses enfants et surtout elle remercia Dieu d’avoir été capable de les nourrir trois fois par jour.

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