i) Jean-Luc Mercier (1937-2023)
Né le 12 juin 1937 à (St-Jean-Vianney-d’Ars) Frontenac Jean-Luc est le fils de Berthe Dostie et de Valère Mercier.
Il perd son père à l’âge de 14 ans et dès lors il devient le bras droit de sa mère Berthe en s’occupant de la ferme.
Après le déménagement de la famille à Sherbrooke, Jean-Luc poursuit ses études en éducation pour devenir professeur puis directeur d’école. Avide de connaissance, il réoriente sa carrière en assurances.
En 2007, suite à la demande de sa tante Pauline Dostie, Jean-Luc accepte de prendre la direction de l’Association des descendants d’Olivier Dostie. Rassembleur et organisateur hors pair, dès lors il sollicite cousins, cousines, oncles et tantes pour établir l’Association des familles Dostie qui est fondée le 19 juin 2009.
Sous sa gouverne le médaillon des Familles Dostie est développée par Paul Dostie et Diane Roy et devient un symbole fort pour tous les descendants de Pierre de Bellot dit Dostie et de Marie-Rose Ratté.
De nombreux rassemblements sont organisés dont le plus mémorable le 1er août 2009 à Québec où 205 personnes y participent.
Grâce à Jean-Luc la renommée de l’Association s’est répandue à travers l’Amérique.
Jean-Luc est décédé le 26 octobre 2023.
Hommage à Jean-Luc Mercier
par Paul Dostie
le 11 septembre 2023
1. Le cœur a ses raisons
D’abord, il faut que vous sachiez que la mère de Jean-Luc était une Dostie, que les Dostie ont un problème cardiaque particulier : leur cœur n’est pas prisonnier de sa cage d’os. Il arrive que leur cœur ému prenne l’ascenseur pour monter dans la gorge prendre un peu d’air quand il n’est pas déjà sur la main. Jean-Luc a hérité de ce gène, celui de la bonne humeur partagée. Quand il riait, c’était à gorge déployée, pour ne pas dire avec cœur. De plus, il a les rides des Dostie au coin des yeux. Ce sont des pattes de joie, non pas des pattes d’oie.
2. Luc, Lucille : l’idée de la lumière
Le prénom Luc vient du mot latin « lux » qui signifie lumière. Cela a donné les prénoms Luce, Lucie et Lucille. Vous imaginez la rencontre, la lumière dans leurs yeux ! Il y a sans doute là, une belle histoire à raconter.
3. L’accueil
Jean-Luc nous accueillait non seulement avec le sourire mais avec chaleur. Nous étions à la fois invités et reçus. Ça se voyait : l’homme avait su garder son âme d’enfant, sa capacité d’émerveillement et l’audace de l’exprimer. Qu’un homme d’assurance et costaud en plus ait gardé, toute sa vie, quelque chose de son enfance, cela relève de l’exploit et de l’amour, celui des siens et celui de la vie.
4. La famille
Jean-Luc a travaillé fort à tisser les liens entre les Dostie et ce, dans la joie de celui qui découvre le pays familial et dans celle de celui qui a soif de la partager. Son sourire généreux et sa bonne humeur contagieuse ont su souder l’Association des familles Dostie en plus d’avoir contribué à lui donner un lieu d’appartenance où exister : la Grosse Roche sur les flancs du mont Dostie, à Audet. Cela se veut un appel au rassemblement, peut-être un pied-de-nez à l’oubli comme si Jean-Luc avait deviné le sort qui l’attendait. Qu’un Mercier ait mis tant d’énergie et de cœur à nous lier par les fils de la mémoire et au fil des rencontres, cela mérite qu’il soit doublement reMERCIER pour ce cadeau inestimable parce qu’il nous a permis de mettre nos pas dans ceux d’hier et de suivre, avec tendresse, ceux d’aujourd’hui. Grâce à lui et à l’association, les Dostie existent au-delà des liens du sang, mais aussi dans l’histoire d’une Amérique en marche.
5. La généalogie maternelle
D’habitude, on se contente de la généalogie paternelle ; Jean-Luc, lui, s’est intéressé à celle de sa mère, Marie-Berthe. Orphelin très jeune, devenu l’homme de la maison, il l’a vue se démener et se donner. Je vois son intérêt pour les Dostie comme un hommage à sa mère. Les femmes fournissent l’ovule, donnent la vie, nourrissent le corps, le cœur et l’esprit. Les hommes, à cette époque-là, fournissaient le toit et mettaient le pain sur la table. Quand on songe au travail et à la charge mentale, on se dit que les femmes font des miracles pendant que les hommes font leur possible, ce qui n’exclut pas des miracles à l’occasion. On dirait que Jean-Luc avait compris cela depuis longtemps.
6. La maladie
La vie est parfois bien ingrate : Jean-Luc a oublié sa mémoire quelque part en chemin. On dit que les victimes qui souffrent d’Alzheimer sont perdues. D’abord, c’est davantage son entourage qui souffre parce que l’enfant dans un corps d’homme déstabilise. Aussi, je me demande pourquoi on dit qu’ils sont perdus quand ils retrouvent le chemin de leur enfance, les berceuses, les chansons de leur mère et les tendresses d’hier. Je me plais à imaginer que pour Jean-Luc c’était une façon de se rapprocher de sa mère avant d’entrer à la maison pour de bon, vivre l’enfance qu’il n’a pas pu vivre. En anglais, on dit « perdre la vie » ; en français, « trouver la mort ». Une différence culturelle fondamentale. Pour voir la lumière dans les ténèbres, il faut qu’elle soit déjà dans l’œil de celui qui regarde. Cela ressemble au Jean-Luc que j’ai connu. Je ne lui souhaite pas tant le repos que la vie, celle d’être, non pas seulement d’avoir été, celle d’être avec ses parents, celle d’être l’enfant qu’il n’a pas pu être, celle aussi des souvenirs heureux.